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Faire son coming out à 50 ans, pas si simple !

Magali, 51 ans - Strasbourg


Pendant des années, j'ai vécu une vie qui correspondait aux attentes de la société. J'étais mariée à un homme de bonne famille, j'avais des enfants, et je m'efforçais d'être l'épouse et la mère parfaite. Mais au fond de moi, je ressentais un vide que je ne pouvais m'expliquer. Il m'a fallu du temps pour comprendre que ce vide était dû à ma réalité cachée : à 43, j'ai commencé à être attirée par les femmes.


J’ai pris du temps pour explorer mes sentiments, comprendre mes besoins et identifier mes priorités. Se découvrir à cet âge là, peut bouleverser vos repères et questionner votre place dans la vie sociale. Il a été important pour moi de m'accorder du temps pour explorer ma nouvelle identité et redéfinir mes objectifs.


À 46 ans, j'ai pris la décision de divorcer, puis à 48 ans, j'ai rencontré une femme qui a donné un nouvel élan à ma vie. Dès le premier regard, j'ai ressenti une connexion indescriptible, une complicité qui allait bien au-delà de l'amitié. À ses côtés, je me sentais enfin moi-même, libre d'être la femme que j'avais toujours été, mais que j'avais peur d'exprimer.


J'ai (trop) longtemps caché ma chérie


J'ai eu beaucoup de mal à assumer la relation avec ma conjointe qui elle, n'avait aucune difficulté. Elle était divorcée d'une femme et était très à l'aise avec sa sexualité. Notre relation était fusionnelle et passionnelle, mais pour autant, je n'arrivais pas à lui donner sa place dans le couple. J'ai caché ma relation pendant près de deux ans à mon entourage, y compris à mes filles de 18 et 22 ans. Ma chérie m'en a beaucoup voulu de l'avoir sans cesse mise dans l'ombre et de l'avoir être écartée des moments importants (anniversaire, noël, vacances d'été...). C'était un sujet explosif entre nous, car elle faisait tout pour que je sois à l'aise dans cette relation en dehors de nos quatre murs, elle était présente pour m'aider à en parler à mes enfants, mais je n'y parvenais pas...


J’avais de nombreux blocages et questionnements


Tout d’abord, la peur du jugement. La crainte du regard des autres, de la famille (surtout des enfants), des amis ou du milieu professionnel. On a peur alors on se torture l'esprit en imaginant les réactions des uns et des autres... Mais il est important de se rappeler que votre entourage peut vous surprendre positivement par son acceptation et son soutien.


J’ai ensuite longtemps remis en question mon passé. J’ai eu à un moment donné l'impression que ma vie antérieure n'avait pas été authentique ou que mes choix passés étaient des erreurs. Mais non ! Il est important de se réconcilier avec son passé et de comprendre que notre identité n'est pas figée. La vie est cyclique et j’ai finalement compris que mes vingt-cinq années, passées avec mon mari, étaient une période indispensable pour ma construction familiale, mais qu’aujourd’hui, j’avais des besoins différents.


Se découvrir et assumer son identité de genre ou son orientation sexuelle peuvent être un processus à la fois libérateur et complexe, particulièrement lorsqu'on arrive à un certain âge. À 50 ans, vous avez vécu de nombreuses expériences, construit des relations et peut-être même une famille, tout en tenant compte des attentes sociétales et des pressions personnelles. Il est normal de ressentir des blocages face à l'idée de faire votre coming-out, surtout si cela implique de remettre en question des aspects fondamentaux de votre vie et de votre identité. Mais rien n’est plus beau et plus authentique que d’être aligné avec soi-même.


Le courage ouvre des portes


Je me suis fait une montagne, imaginant être rejetée par mes deux filles et il n’en a rien été le jour où après une dispute avec ma chérie, j'ai enfin trouvé le courage d'inviter mes filles à dîner et je leur ai tout avoué. La communication a été mon meilleur allié !! J'ai expliqué aux filles ce qu'il se passait dans ma vie, à quel point j'étais épanouie aux côté de la femme que j'aime. Et comme le bonheur est contagieux, mes filles m'ont prise dans leurs bras et les rôles se sont inversées, ce sont elles qui m'ont réconfortée et rassurée... C'était un moment que je redoutais, et pourtant l'un des plus forts en émotion que j'ai vécu avec mes enfants.


Notre amour avec Fanny était plus fort que tout. Plus que jamais, nous étions déterminées à vivre notre histoire au grand jour. J'ai mis du temps avant de m'assumer pour au final vivre un moment de soulagement indescriptible.


Aujourd'hui, je suis heureuse et épanouie comme jamais je ne l'ai été. Ma femme est mon âme-sœur, ma confidente, ma meilleure amie. Elle me donne la force d'être moi-même, d'assumer mes choix et de vivre ma vie pleinement.


Mon histoire n'est pas unique


Je sais que mon histoire n'est pas conventionnelle. Mais elle est la mienne, et j'en suis fière. J'ai appris qu'il n'est jamais trop tard pour trouver l'amour pur et le bonheur. Et j'encourage toutes les femmes qui se sentent perdues ou seules à ne jamais abandonner l'espoir. L'amour peut surgir là où on l'attend le moins, et il peut changer votre vie à jamais.


De nombreuses personnes, en particulier les femmes d'un certain âge, luttent contre leur orientation sexuelle en silence. Je veux leur dire qu'il n'est jamais trop tard pour vivre sa vérité. Le coming out peut être un processus difficile, mais il est synonyme d'une vie plus épanouissante et plus authentique. C’est un acte courageux et libérateur, vous allez y arriver !  




Photos non contractuelles.
 

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