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Articles et témoignages

Bonne lecture !

L'amour gagnera toujours ! Soyez vous-même !

  • Élodie
  • il y a 6 jours
  • 5 min de lecture

Quand tout a basculé

deux femmes qui s'aiment différence d'âge

Je m’appelle Louane, j’ai 29 ans et je vis près de Rouen. Aujourd’hui, je vis une vie épanouie, entourée d’amour, avec une famille recomposée et soudée. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a huit ans, j’étais encore une jeune femme de 21 ans, pleine de doutes, coincée entre les attentes de mes parents et les premiers élans de mon cœur. Et ce cœur-là… il m’a conduite là où personne ne m’attendait.


C’est dans une grande enseigne, où je travaillais en tant qu’hôtesse d’accueil, que j’ai rencontré Nelly. Elle était ma responsable. Une femme charismatique, élégante, exigeante, mais profondément humaine. Elle avait 38 ans. Un fils de 9 ans. Et venait tout juste de se séparer de son compagnon après 15 ans de vie commune.


Une attirance inattendue


Je ne saurais dire exactement quand j’ai commencé à la regarder autrement. Ce n’était pas prévu, pas réfléchi. Mais ses yeux, sa voix, sa manière de me parler… J’étais fascinée. Et pourtant, je n’étais jamais tombée amoureuse d’une femme auparavant. Mais là, ce n’était pas une question de genre. C’était elle.


C’est moi qui ai fait le premier pas. Un soir, après le travail, on est restées un peu à discuter. J’ai laissé entendre que je ressentais quelque chose. Elle a ri, gênée. Puis, très sérieusement, elle m’a dit qu’elle n’avait jamais imaginé ça… mais que ça lui faisait du bien.


Une histoire qui commence dans le secret


Les premières semaines, tout s’est fait dans le plus grand secret. D’abord parce qu’elle était encore fragile de sa séparation. Ensuite parce que la situation était délicate : j’étais jeune, employée, et elle ma supérieure. Et puis, il y avait son fils, à protéger. Et mes parents… que je savais déjà incapables de comprendre.


Mais l’amour, quand il est vrai, prend toute la place. On a commencé à se voir en dehors du travail. Des balades, des dîners improvisés chez elle. Petit à petit, j’ai découvert une femme pleine de tendresse, d’humour, de fragilité aussi. Elle avait peur de s’attacher à moi. Peur que je la quitte. Peur que je découvre un jour que j’avais juste “essayé”. Mais moi, j’étais sûre. De plus en plus sûre.


Le jour où tout a changé


Un soir, alors que j’étais chez elle, son fils est rentré plus tôt de chez son père. Il m’a regardée, curieux, puis il a simplement demandé : “Tu dors ici aussi, maintenant ?” Nelly a hésité, puis a dit oui. Il a haussé les épaules, et il est allé jouer à la console. Ce jour-là, j’ai compris que parfois, ce sont les enfants qui ont tout compris avant les adultes.


De son côté, sa famille a été étonnamment réceptive. Sa mère m’a prise dans ses bras au bout de quelques rencontres. Ses amis m’ont taquinée sur notre différence d’âge, mais toujours gentiment. À l’époque, je me disais : "Si son monde m’accepte si facilement, alors le mien aussi… peut-être ?"


La déchirure familiale


Mais j’avais tort. Lorsque j’ai annoncé à mes parents que je quittais la maison pour aller vivre avec ma compagne, ce fut un séisme. Ma mère, Anne-Marie, a blêmi. Elle n’a rien dit pendant une minute entière. Puis elle a demandé si j’étais sérieuse. Mon père, Christophe, s’est levé, est sorti, et ne m’a plus adressé la parole pendant cinq mois.


Ils ne comprenaient pas. Pour eux, j’étais manipulée. Perdue. Et puis surtout : "Elle a presque ton âge, ta copine !", disait ma mère. Oui, Nelly avait 5 ans de moins qu’elle. Ce détail les obsédait. Ce n’était pas qu’une question d’homosexualité. C’était une question d’image, de projections brisées, de peur du regard des autres.


Se choisir malgré tout


J’aurais pu céder. Rester. Me faire toute petite. Attendre qu’ils digèrent. Mais je ne pouvais pas. Parce que cette vie qu’ils m’imposaient n’était pas la mienne. Alors je suis partie, le cœur lourd, mais droite dans mes bottes. J’ai choisi de me choisir.


Les mois qui ont suivi ont été rudes. Savoir que mes parents ne me répondaient plus. Que ma mère ne m’envoyait même pas un message à Noël. Moi, la fille unique, si proche d’elle… Je pleurais souvent le soir, dans les bras de Nelly. Mais elle était là, toujours. Présente, rassurante, forte pour deux.


Le poids des regards


Être en couple avec une femme plus âgée, c’est vivre avec les jugements. Être une femme qui aime une femme, c’est porter un regard social parfois dur, parfois pervers. On m’a traitée de “chercheuse de mère”, de “petite joueuse”, de “caprice”. On m’a demandé si j’étais “sûre” d’être lesbienne. On m’a accusée de lui avoir volé son équilibre, son fils, sa vie.


Et pourtant… on ne fait de mal à personne quand on s’aime. On construit, on avance, on crée du lien. Ce n’est pas parce qu’une histoire ne correspond pas à un modèle standard qu’elle est moins vraie. Moins légitime.


Une lumière au bout du tunnel


Le jour de mes 25 ans, une lettre est arrivée. Une lettre de mes parents. Quatre pages. Ma mère me disait qu’elle m’aimait. Qu’elle avait eu peur. Peur de me perdre, peur de me voir souffrir. Mon père, lui, m’écrivait quelques lignes. Pour la première fois depuis quatre ans. Il me disait qu’il avait eu tort. Que, s’il avait gardé le silence, c’était parce qu’il se sentait dépassé. Mais qu’il avait vu, au fil des années, que j’étais heureuse. Épanouie. Et qu’il espérait, un jour, être grand-père.


Une nouvelle vie


Un an plus tard, je donnais naissance à notre petit garçon, Samuel, grâce à une PMA. Nelly et moi nous sommes mariées entourées de nos familles réunies, nos amis, nos collègues. Mon père a fait un discours. Ma mère a tenu Samuel dans ses bras pendant toute la soirée. Ce jour-là, j’ai su que j’avais gagné bien plus que leur tolérance : j’avais gagné leur amour, enfin inconditionnel.


Aimer malgré les différences


Notre histoire est particulière. Oui, elle est faite de différences : d’âge, de genre, de parcours de vie, de religion (je suis issue d'une famille catholique pratiquante, Nelly est athée), de classe sociale aussi. Mais elle est surtout faite d’écoute, de respect, de complicité, de soutien. C’est ça, le vrai ciment d’un couple.


Trop souvent, on laisse les conventions sociales décider à notre place. Trop souvent, on croit qu’on ne peut pas aimer hors des normes, sans être rejeté·e. Mais c’est faux. L’amour n’est pas une équation. C’est un choix. Un choix qui demande du courage. Mais qui, lorsqu’il est sincère, mérite tout.


Ne laissez personne écrire votre histoire


À celles et ceux qui hésitent encore, qui ont peur de décevoir, d’être rejeté·e·s, je veux dire : écoutez-vous. Soyez vous-même. Vivez pour vous. L’amour n’a pas à se justifier. Il n’a pas à rentrer dans une case. Et votre entourage, même s’il vous juge au début, finira par comprendre. Ou pas. Mais ce n’est pas leur vie. C’est la vôtre.


Et rappelez-vous : l’amour gagnera toujours.


Photos non contractuelles.

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