Témoignage de Marilyne - 34 ans
Avec ma femme Hélène, nous avons toujours su que nous voulions fonder une famille. Depuis le début de notre relation, l’idée d’avoir un enfant faisait partie de nos projets les plus chers. Mais lorsque nous avons commencé à concrétiser ce rêve, nous avons vite compris que le chemin serait bien plus complexe que ce que nous avions imaginé. Aujourd’hui, après des années d’efforts et d’espoir, nous sommes les mamans d'un petit Gabin de 9 mois, et ce témoignage est aussi une façon de rendre hommage à tout ce que nous avons traversé.
Notre parcours a réellement démarré il y a 4 ans
À l’époque, la PMA (Procréation Médicalement Assistée) n’était pas encore accessible aux couples de femmes en France. Nous avons donc décidé de nous tourner vers l’Espagne, où les démarches sont beaucoup plus inclusives et adaptées à toutes les familles. De plus à l'étranger, il n'y a pas de délai d'attente, ce qui est beaucoup moins stressant. Et notre souhait était aussi d'avoir des paillettes de qualité puisque en Espagne la plupart des cliniques, ne prennent que des donneurs issus d'universités.
Pleines d’espoir, nous avons pris rendez-vous dans une clinique à Barcelone. Dès notre arrivée, nous avons été accueillies avec beaucoup de bienveillance. Les équipes se sont montrées attentives à nos questions et à nos craintes, ce qui nous a permis de nous sentir en confiance malgré l’inconnu. Tous les échanges ayant été réalisés en français, cela nous a énormément soulagées.
Nous nous sommes lancées confiantes
Les premiers mois ont été rythmés par une multitude d'examens (prise de sang, échographie, hystérosalpinpographie...), de discussions sur les protocoles, et bien sûr, la prise en charge financière, qui n’est pas négligeable dans ce type de parcours (Pour nous 980 euros par insémination + frais logistique transport et hébergement). Lorsque le premier essai a été lancé, nous étions tellement excitées que nous n’envisagions même pas l’éventualité d’un échec. Pourtant, le test est revenu négatif. Ce fut un choc, un mélange de tristesse et de frustration. Mais nous savions qu’il fallait avancer.
Le deuxième essai a suivi rapidement, mais là encore, nous avons essuyé un nouvel échec. À ce moment-là, les doutes ont commencé à s’installer. Pourquoi cela ne marchait-il pas alors que la clinique où nous étions allées est la plus réputée ? Étions-nous en train de nous lancer dans un projet qui ne nous mènerait nulle part ? Malgré tout, nous avons décidé de tenter une troisième fois un an après. Nous étions déterminées, mais l’échec de ce troisième essai a été particulièrement difficile à vivre. Nous étions épuisées, physiquement et émotionnellement. Et financièrement, nous étions à court de ressources.
Une grosse remise en question pour Hélène et moi
C’est à ce moment-là que nous avons compris qu’il nous fallait une pause. Cette décision n’a pas été facile à prendre. Nous avions l’impression de "perdre du temps" et nous culpabilisions de repousser encore ce rêve qui nous semblait si proche. Mais la pression était devenue trop forte, et nous n’étions plus dans les bonnes conditions pour continuer. Même à la maison, cela devenait tendu et notre couple était mis à l'épreuve. J'étais très frustrée et n'acceptais pas l'échec. C'étai devenu pour moi obsessionnel. Hélène me voyait, impuissante, me nourrir de culpabilité.
Pendant un an et demi nous avons mis le projet entre parenthèses. Nous avons pris du recul, et surtout, nous avons pris soin de nous. Nous avons voyagé à Bali, au Canada, passé du temps avec nos proches, et essayé de retrouver un peu de légèreté dans notre quotidien.
Cette pause a été salvatrice.
Elle nous a permis de faire redescendre le stress et la tension accumulés au fil des échecs. Surtout, elle nous a aidées à renouer avec l’essentiel : notre couple. Nous avons pris le temps de parler, de nous rappeler pourquoi nous faisions tout cela, et de renforcer notre lien. Ces longs mois de pause nous ont aussi redonné l’énergie et la motivation nécessaires pour tenter une dernière fois.
Lorsque nous avons repris le chemin de la clinique pour un quatrième essai, nous étions plus calmes, mais aussi plus réalistes. Nous savions que rien n’était garanti. Pourtant, au fond de nous, il restait une petite lueur d’espoir, ce même espoir qui nous avait porté jusque-là. Et cette fois… ça a marché. Je n’oublierai jamais le moment où nous avons vu les deux petites barres apparaître sur le test de grossesse. Nous avons pleuré ensemble, incapables de parler, simplement submergées par l’émotion...
Aujourd’hui, notre fils est là et nous profitons à chaque instant de notre parentalité. Ce chemin n’a pas été facile, mais il nous a transformées. Nous sommes sorties de cette aventure plus fortes, plus unies, et encore plus sûres de notre amour.
À toutes celles qui envisagent un parcours de PMA
Je voudrais dire ceci : il est normal de douter, d’avoir peur ou même de vouloir tout arrêter à certains moments. Mais il est tout aussi important de savoir écouter son corps et son cœur, et de s’accorder le temps nécessaire pour reprendre son souffle. Parfois, la clé, c’est de faire une pause, de relâcher la pression et de se rappeler pourquoi vous avez commencé ce projet.
Sachez que pour beaucoup cela fonctionne aussi du premier coup, il n'y a pas de règle. Et surtout, sachez que le bonheur qui vous attend au bout de ce chemin, si vous persistez, est inestimable. ❤️
Photos non contractuelles.
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